la Corse.

ETAPE 1 : Le Cap Corse, le Désert des Agriates et Feliceto

Nous venons de poser pieds et roues sur l'île de beauté après une salutaire nuit sur le ferry. A 8h du matin, café et croissants au premier bar rencontré. Nous passons aux choses sérieuses, et la moto semble impatiente d'y aller ; départ sur les petites routes qui surplombent la mer. Tout y est : panorama, météo, la moto qui ronronne ... Une superbe entrée en matière ! Nous longeons la côte Est du Cap Corse pour un premier arrêt sur la plage de Tollare, à l'extrême pointe Nord de l'île. Fait assez rare en Corse : une plage de galets.

Coup de chance, dernier jour d'ouverture de la paillote locale, pour laquelle le patron, ancien motard, regarde mon autrichienne de moto en me vantant les mérites des BMW 1250 GS ; ça commence bien ... !

Nous repartons pour un autre arrêt très proche mais immanquable au pittoresque petit Port de Century où nous déjeunerons. Retour sur la D80, avec de superbes points de vues sur différents belvédères. Cette très belle route nous mènera à Nonza, avec sa plage de sable noir. Ensuite, passage et arrêt obligatoire à Saint Florent le temps d'un café (nous reviendrons passer du temps à Saint Florent au retour de notre périple avant de repartir vers le continent).

Remise des pneus en température pour aborder la magnifique route qui traverse le Désert des Agriates ; elle est large, avec un super revêtement, peu de circulation, de belles et grandes courbes ... Autant dire qu'elle donne envie de tourner la poignée de gaz de la 1290 Super Adventure S qui n'attend que ça. Madame, derrière est conciliante au début, et finit par quelques tapes sur le casque afin de calmer légèrement mes ardeurs ... Nous enchainons ensuite avec une petite route de montagne, un arrêt à Belgodère (à ne pas louper), et une arrivée à Feliceto, petit village à flanc de montagne où l'hôtel avec piscine et spa nous attendent tel un oasis. Magnifique entrée en matière que cette première journée.

ETAPE 2 : de Feliceto à Evisa, la forêt d'Aitone

Après un copieux petit déjeuner, nous reprenons les routes de montagnes avec de superbes décors afin de revenir vers la côte en direction de l'Ile Rousse (sur laquelle nous reviendrons comme Saint Florent en fin de périple). Nous bifurquons sur la gauche et longeons la côte en direction de Calvi, mais avec une petite variante vers de Col de Salvi qui propose de magnifiques points de vues.

Arrêt à Calvi qui mérite le détour ! Nous y déjeunerons, sur la marina avec un grand soleil. Nous reprenons notre descente le long de la côte, vers Galéria, par la route des crêtes qui est un pur régal. Selon la saison de votre Road trip, les pauses baignades sont multiples. La descente continue vers Porto, avec le passage du Col de la Croix. Nous ne pouvons que vous inciter à un arrêt à Porto afin d'y déambuler, notamment sur sa pittoresque marina. Si vous y êtes en fin de journée comme ce fut notre cas, le spectacle du coucher de soleil sur la baie est à tomber !

Afin de nous rendre à notre hôtel dont la piscine est un réel objectif tant nous aurons eu chaud toute la journée, nous repartons par une petite et magnifique route qui monte dans la montagne, impressionnante car au creux et à flanc de montagnes et falaises au milieu desquelles vous vous sentez humblement tout petit. Prudence extrême car cette portion sera l'une de celles où nous rencontrerons le plus de cochons et de chèvres en liberté et se nourrissant de tout ce qui est consommable en bord de route, virage ou pas ... Rien d'anormal dans la mesure où le paysage est passé à la montagne en forêt, la fameuse forêt d'Aitone !

Nous resterons 2 nuits, car le lendemain sera une journée de repos sans moto au cours de laquelle nous ferons une petite randonnée à pieds en partant du centre du village d'Evisa, pour 7 km qui nous amènerons au Gorges de Spélunca, où, en plein cœur de la forêt vous aurez accès aux piscines naturelles creusées dans la roche par l'eau de la rivière qui serpente. De là à s'y baigner ... Nous laisserons ce soin au plus courageux du fait de la température de l'eau.

ETAPE 3 : de Evisa à Propriano

Reprise de la route avec une météo idyllique, et nous rattrapons la côte ouest. Passage attendu et à ne pas louper : les calanques de Piana ! Vous les apercevez nettement sur la route que nous empruntons et qui surplombe la mer, mais, dans les choses que nous ferons lors de notre futur second voyage en Corse sera de prendre le temps d'une excursion en bateau au départ de Porto afin d'aller visiter ces calanques de l'intérieur, par la mer.

Après Piana, nous reprenons la route des crêtes avec de grands plateaux au-dessus de la mer, proposant des paysages plus beaux les uns que les autres. Passage à Cargèse à ne pas louper et nous conseillons un arrêt sur la superbe plage de Sagone où vous aurez tout le loisir de trouver des restaurants de poissons frais.

Direction ensuite vers Ajaccio, que nous avons passé très vite du fait de la densité du trafic routier. Peut-être que nous avions déjà pris l'habitude des petites routes de montagne, avec peu de circulation, le calme et la sérénité ... Ajaccio en y arrivant nous a paru étouffant.

Pour autant, et encore une fois lors de notre prochaine venue, une chose à faire et des plus réputées : réserver un bateau et aller à la découverte des Iles Sanguinaires, et bien sur en fin de journée pour assister au coucher du soleil.

Les derniers kilomètres vers Propriano sont superbes, et nous avons hâte d'arriver à l'hôtel Bartaccia où nous nous sommes fait plaisir ... Pas donné, mais grand luxe. De plus, nous avons eu la chance d'y être surclassés pour une soirée de grande classe.

ETAPE 4 : de Propriano à Porto Vecchio, via Bonifacio et son impressionnante citadelle 

Après une nuit princière, nous prenons la route en vue de faire l'ascension de quelques cols, notamment celui de Tega, puis St Eustache. D'Aullène, la descente s'amorce vers Sartène qui mérite un arrêt afin de découvrir un des plus beaux village de l'île. Sur cette portion de route, les paysages sont magnifiques, et les virages enjôleurs.

Les choses se calment jusqu'à Bonifacio, superbe et impressionnante ville que sa citadelle (visitable) surplombe majestueusement. Bonifacio surplombe la mer du haut de son pic rocheux, avec une haute et très abrupte falaise. Nous prendrons le temps de trouver un endroit où garer la moto afin de nous promener et déambuler dans les rues, ce qu'il serait dommage de rater.

Passage par la plage de Balista et direction Porto Vecchio. Pour accéder à notre gîte, nous prendrons la route d'une des plus belles plages d'Europe, la plage de Palombaggia. Il faut absolument prendre le temps de s'y arrêter !

Nous avions aimé Bonifacio, nous aimerons tout autant Porto Vecchio, village tout en hauteur, très pittoresque avec petites ruelles piétonnes, de jolies petites places où se rafraichir.

Globalement, le Sud de la Corse nous enchante véritablement et nous allons passer 2 nuits dans le gîte que nous avions réservé près de Porto Vecchio afin d'explorer plus encore cette partie de la Corse.

Puisque nous parlons du gîte, mention spéciale pour cet établissement dont vous trouverez les coordonnées dans la partie concernée en fin de page. Cadre calme au milieu des arbres, des oliviers, piscine version lagon, chambres ambiance troglodyte ... Le top. Et en plus le patron, très branché moto était content que je roule en KTM, me disant qu'il voyait trop de BMW GS dans ma catégorie de monture. Ca fait plaisir quand même ! Au moment où nous partions, le propriétaire n'était pas certain de vouloir continuer la gestion de ses gîtes. Dommage ...

ETAPE 5 : montagnes autours de Porto Vecchio

Le Sud de la Corse est tellement inspirant qu'il nécessitait d'en approfondir la découverte. S'ajoute à cela qu'il ne nous fera pas de mal de faire une petite journée en moto. Aussi, partons-nous à la découverte des montagnes environnantes.

Démarrage tonique avec la D369 ; sur cette route, il ne faut pas avoir de scrupules à bouger/jeter la moto afin de répondre aux sollicitations imposées par les virages serrés qui se profilent. Arrêt découverte du village de Zonza le temps d'un café et descente vers Sartène, puis on bifurque vers Bisé. Route de montagne en forêt,  des senteurs indescriptibles, de la fraicheur, mais là aussi, des animaux qui se délectent de ces conditions, avec la perspective de nourriture en plus en bord de route. Et, nous pouvons constater qu'ils sont habitués aux véhicules en tout genre : quel que soit le bruit que distille votre monture (et la mienne n'est pas en reste avec le pot Akrapovic), bah, ils s'en tapent tout simplement !!!

Nous continuons vers Figari et rentrons vers Porto Vecchio par d'autres petites routes.

La journée se terminera version farniente, sur un transat autour de la piscine ; on est en vacances, non ?

ETAPE 6 : Aiguilles de Bavella et D69 la joueuse !

Célèbres et majestueuses, les Aiguilles de Bavella nous attendent, ce qui tombe très bien puisque nous étions impatients de les rencontrer. Et comme la météo est plutôt clémente, le spectacle est au rendez-vous ! Le panorama en haut du col de Bavella est bluffant. Les Aiguilles se dressent fièrement devant nous dans toute leur splendeur.

Redescente à nouveau vers Nonza et Aullène où nous sommes déjà passés, mais avec l'objectif cette fois d'attaquer la mythique D69. Qu'est-ce donc que cette route ? simple à comprendre : il y a la route 66 aux USA, la N2 au Portugal, et ... la D69 en Corse. Tout motard qui fait la Corse se doit de faire la D69 ! Déjà pour la route elle-même, viroleuse à souhait, mais également pour son environnement. Boisée, ombragée, fraiche, belle ... la vue, l'odeur, tout y est ! Nous ne serons pas déçus : ça tourne dans tous les sens, avec un revêtement tip-top. En revanche, restez prudents car qui dit boisé dit souvent sapins, et donc des aiguilles sèches de sapins en bord de route. Et ces aiguilles, nous n'irons pas jusqu'à dire que c'est comme du verglas, mais elle peuvent engendrer de belles glissades et au mieux de grosses frayeurs.

Nous montons à Ghisoni, puis Vivario où nous avons trouvé un gîte en pleine foret ; calme et repos assurés pour clôturer cette superbe journée qui nous aura procurée de merveilleux souvenirs.

ETAPE 7 : des cols, des cols et encore des cols au centre de l'île

Cette journée sera riche en gravissement de cols. D'ailleurs, sur l'ensemble de notre périple en Corse, c'est le jour où j'aurai été un peu trop gourmand dans ma volonté d'en voir encore, car un peu trop de temps passé sur la moto. Les éléments me rappelleront qu'ici, on ne calcule pas un périple en moto en kilomètres, mais en temps de route avec des virages ...

Mais, indéniablement, nous en avons pris plein les yeux !

Le Col de Vergio et sa montée restent un souvenir impérissable ! Nous nous y ferons doubler par un couple de motard en GS pour lequel je trouvais que sa sacoche de réservoir était un peu volumineuse.  Au moment où nous arrivons au sommet du col, nous nous sommes garés pour faire une pause, le hasard voulant que ce soit à côté de ce couple. nous engageons la conversation et découvrons que la sacoche de réservoir est en fait une véritable petite niche pour le chien qui est systématiquement avec ses maîtres sur la moto. Pouvant y être tant assis la truffe au vent, que couché quand le paysage n'est plus assez joli, je peux vous assurer que l'animal en redemande !

Nous reprenons la route vers Corte où notre arrivée se fait dans un léger brouillard qui rend cette citadelle en hauteur de son pic rocheux quelque peu inquiétante.

Repos bien mérité en étape à suivre plus light ...

ETAPE 8 : descente vers Aléria, côte Est de l'île

L'Est de l'île de beauté n'est pas ce que nous aurons le plus affectionné. Pour autant cette petite étape nous aura fait du bien. Amateurs de poissons frais, nous avons trouvé à Aléria l'endroit idéal pour déjeuner : Les Coquillages de Diana ! Un bon loup grillé pêché le matin, pour chacun va nous rassasier.

Retour vers Corte par une autre route de montagne et nous poussons à Odessa où notre atypique réservation pour la nuit nous attend : La cabane perchée. Sur le domaine qui propose plusieurs gîtes, nous aurons apprécié le SPA à bonne température.

ETAPE 9 : Les Gorges de l'Asco et Belgodère

Encore une étape soft qui nous ramène vers le Nord de l'île, signe d'un périple qui touche à sa fin.

Nous prendrons le temps de bifurquer sur la D147 afin de faire les Gorges de l'Asco, jusqu'au terminus de la route menant à la station de ski du même nom. Cette route est somptueuse, au frais, et sincèrement, à faire si vous passez à proximité.

Remontée vers le pittoresque village de Belgodère vers notre hôtel où décidément, nous aurons à nouveau le plaisir d'être surclassés.

ETAPE 10 : L'île Rousse dans ses moindres recoins

Le plus petite des étapes car nous voulions vraiment passer du temps à découvrir l'île Rousse.

Nous prenons donc le temps de la matinée afin d'arpenter quelques routes de montagne environnantes. Arrivée assez tôt à l'hôtel situé à l'extrême point de l'île Rousse où, très gentiment, il nous est autorisé de poser moto et bagages en attendant que notre chambre soit disponible. Occasion idéale pour partir à pieds découvrir cette magnifique partie de la Corse. Restaurant en bord de plage le midi, glaces avec vue sur la mer ... Une journée de quasi farniente qui nous fait du bien car nous avons à cœur de nous remplir d'images et de souvenirs ; le ferry vers le continent, c'est le lendemain ...

ETAPE 11 : Saint Florent et Bastia ==> Last one !

Comme je le spécifiais au début de ce périple, nous voulions revenir à Saint Florent. Le plaisir de la route du Désert des Agriates dans le sens inverse s'imposait, et dans un sens ou dans l'autre, je ne saurai expliquer pourquoi, mais cette route infuse l'envie de pousser, de bousculer la moto ! Je dois à nouveau m'imposer de garder à l'esprit que nous roulons en duo pour calmer le jeu. Mais Madame sera complaisante et me laissera le plaisir de profiter de mon super maxi-trail.

Nous déjeunerons donc en plein centre de Saint Florent, sur une petite place en surplomb de la mer, avec une vue magnifique qui nous fera monter la nostalgie quant à la perspective du départ le soir même.

Et comme jusqu'à maintenant tout s'était passé sans accroc, il fallait bien que survienne un petit incident ; c'est au moment de repartir que la moto ne démarre plus, or, nous embarquons dans quelques heures et avons encore 1h30 de route pour arriver à Bastia ... Petite montée de stress ! Le temps de comprendre que la pile du transpondeur de la clé est HS, et de se rappeler que la moto peut démarrer en positionnant la clé à un endroit définit à l'intérieur du carénage avant de la moto. Ouf de soulagement, achat d'une pile neuve et c'est reparti.

Direction Bastia par de petits cols, nous irons voir la citadelle, les plages en attendant l'heure où nous présenter à l'embarquement du ferry.

Le retour à la maison se fera le lendemain matin sous une pluie battante et continue entre Toulon et Montpellier, comme si la météo pleurait avec nous de la fin de ces vacances et de ce périple qui a eu une saveur toute particulière. Cette île magnifique dont vous ne revenez pas indifférent, un premier Road trip sans anicroches, sans galères, où tout nous a comblé.

CONCLUSION :

Il n'y a pas grand chose à rajouter au risque de paraitre redondant ...

La seule chose que nous nous permettrons de répéter, de conseiller : FAITES LA CORSE !!!

Accordez-lui du temps afin de la savourer, elle vous le rendra au centuple et vous incitera à revenir la voir. C'est un voyage dont on se délecte et dont on ne revient pas indemne.

Concernant l'image ci-dessous, vous trouverez la carte du tracé complet pour lequel vous avez pu télécharger les points GPX de chaque étape si besoin. D'autre part, nous avons mis les coordonnées des hôtels significatifs sachant qu'ils restent indicatifs dans le sens où ils correspondent aux choix et attentes qui étaient les nôtres, et selon le budget que nous nous étions octroyés.

Nous espérons avoir été inspirants, avoir distillé ou confirmé en vous une envie de découvrir la Corse. Et si notre expérience a pu vous y aider, alors : mission accomplie !!!

BONNE ROUTE A VOUS et RESTEZ PRUDENTS !